« Devenez chasseur de fantômes, explorez une maison hantée et libérez les lieux des esprits qui l’occupent…les yeux bandés »
Pourquoi 2 reviews pour une même salle me direz-vous?
La première raison étant qu’on fait bien ce qu’on veut.
La seconde, qu’un impondérable ne nous permettait pas de participer à la 1ere expédition paranormale, nos 4 acolytes se lançant alors sans nous. Du coup, suite à leur enthousiasme sur la salle, on ne peut pas s’empêcher: il faut la faire.
On hésite à se la faire en binôme mais finalement nous suivons les conseils du GM en embarquant un 3eme puis un 4eme suicidaire avec nous (avec qui nous n’avions jamais fait le moindre escape, petit challenge supplémentaire).
Je pense que la salle est faisable a 2 avec un petit aménagement, et que moins vous serez mieux ce sera.
LE SCENAR
Un manoir en plein coeur de Paris, loyer à 45€/pers… forcément ça fouette à des kilométres. Il faut dire que les derniers occupants ont disparu mystérieusement. 80 ans plus tard toujours aucun signe de vie de cette famille. Et d’après les rares personnes à s’y être aventurées, leur manoir commence à réellement filer les jetons.
Et si on allait visiter?
LE JEU
C’est la que le concept attire toute notre attention car cette visite, elle va se faire individuellement, donc à tour de rôle et…dans le noir le plus total. Armé d’un masque complètement opaque, orné d’une caméra et d’une lampe frontale de qualité douteuse (c’pas drôle sinon), c’est le reste de l’équipe qui guidera nos pas au travers des images de notre caméra, envoyées sur un écran dans la Panik Room, sorte de QG où, n’écoutant que leur courage, mes équipiers me désignent comme volontaire pour être le 1er a descendre explorer ce manoir.
Et là tu te retrouves seul au monde, avec un talkie en communication à sens unique, seule ton équipe peut te parler, eux n’entendent pas ce qu’il se passe en bas. Ils n’entendent pas les esprits. Et on ne parle pas de Casper, ou d’ectoplasmes grassouillets désintegrables à coup de pack de protons… Mais de saloperies en « ing » type The Ring, The Conjuring…
La Panik Room sera donc mes yeux et moi leurs mains. C’est plutôt déstabilisant. On se concentre sur la voix du talkie pour ne pas entendre ce qu’il se passe dans le manoir. On sait que ce n’est qu’un jeu mais on garde quand même cette angoisse de l’obscurité. On finit forcément par sursauter à un moment. On est la pour jouer et au final c’est bien la salle qui joue avec nous, avec nos sens. Notre esprit imagine l’environnement, sensation exacerbée par les commentaires des autres dans la Panik Room. Contrat immersion remplit les doigts dans le nez. Un autre point fort du jeu est de pouvoir jouer 2 rôles, explorateur et guide.
Le mécanisme de progression est assez répétitif mais en étant constamment plongé dans le noir il pourrait en être difficilement autrement. L’obscurité ôte malgré tout certains ingrédients de l’escape game. On est esclave de la Panik Room et de sa fouille, privé du décor, privé d’énigmes. Il manque peut-être quelques mécanismes surprises, des indices à analyser une fois remonté dans la Panik Room… Finalement l’imaginaire est tellement sollicité dans ce jeu qu’une fois sorti, on se met à élaborer toute sorte d’extension possible pour se coller encore plus les foies.
Grosse valeur ajoutée: il est possible de récupérer les vidéos de chacun des passages dans le manoir. Et je vous le garantis: fous rires assurés. Vous pourrez vous faire un petit montage, musique angoissante à l’appui, « Le projet du manoir hanté qui fout les jetons parce qu’on a pas changé les piles de la Maglite » bientôt sur vos écrans.
CONCLUSION
Muet, humour, angoisse, panique… cette salle, comme tout escape censé faire peur, a ce côté amusant de nous révéler notre comportement dans ce genre de situation.
La Panik Room m’a rappelé cette scène du Aliens de J. Cameron quand les marines déboulent dans la base et l’explorent pendant que les autres restent pour les guider depuis leur vehicule. Sauf qu’à l’écran on est plus dans le found footage avec des ambiances comme Blair Witch, Rec ou Paranormal Activity, et tous ces films flippant où on insulte la production de n’avoir mis aucun budget dans les accessoires lumineux.